- BOUDDHIQUES (CONCILES)
- BOUDDHIQUES (CONCILES)BOUDDHIQUES CONCILESPlus que toute autre tradition bouddhique, la tradition concernant les conciles, du moins les premiers d’entre eux, est suspecte. Les sources à ce sujet sont constamment en désaccord, altérées par le merveilleux et l’invraisemblable. Et, surtout, elles ont été manipulées par les diverses écoles qui ont cherché, par là, à s’assurer une ancienneté qu’elles n’avaient pas, ou à authentifier des thèses nouvelles.Le premier concile est celui de R jagriha, qui fut réuni un an après la mort du Buddha par son grand disciple K shyapa. Le lieu exact, grotte ou monastère, en est incertain. Les participants étaient au nombre de quatre cent quatre-vingt-dix-neuf, puis de cinq cents avec l’entrée d’ nanda, qui avait été d’abord exclu, car il n’avait pas atteint l’état d’arhat; cette lacune comblée, il fut admis parmi ses pairs et récita les s tra , tandis qu’Up li faisait de même pour le vinaya . On prétendit qu’ nanda récita déjà à cette occasion l’abhidharma . Les moines réunis à R jagriha firent une série de reproches à nanda, l’accusant notamment de ne pas avoir gardé en mémoire les prescriptions mineures que le Buddha voulait abolir, d’avoir marché sur la robe du Buddha, d’avoir laissé les femmes pleurer sur le corps du Buddha, de ne pas avoir insisté auprès du Buddha pour l’empêcher d’entrer dans le parinirv na comme il pouvait le faire, d’avoir plaidé pour l’entrée des femmes dans la communauté, ce qui eut pour conséquence de faire passer la durée de vie de la Loi de mille à cinq cents ans. Le vieux Pur na, qui voyage avec cinq cents disciples et qui passe au moment du concile à R jagriha, ne reconnaît pas la façon dont les textes y ont été fixés par l’assemblée.Le concile de Vai ご l 稜 se réunit cent ans après le parinirv na de Gautama et fut motivé par le laxisme des moines de Vai ご l 稜, les Vrijiputraka. Ceux-ci avaient adopté dix pratiques condamnables, la plus grave consistant à admettre que les moines reçoivent de l’or et de l’argent des laïcs. Ils sollicitaient, d’ailleurs, ces dons lors des réunions de l’uposatha. Le vieux Yashas, disciple d’ nanda, de passage parmi eux, les blâme et se fait exclure de leur communauté. Il se rend ensuite dans plusieurs régions (Mathur , Samk shya, etc.) et entraîne sept cents partisans, qui, réunis en concile à Vai ご l 稜, condamnent les pratiques des Vrijiputraka.Une autre assemblée, le premier concile de P taliputra, se réunit quelques années après Vai ご l 稜, à la suite des cinq propositions défendues par Mah deva, cent trente-sept ans après le nirv na du Buddha. Elle fut l’occasion du premier schisme de la communauté, qui se divisa en deux groupes: les Sthavira (Anciens), qui étaient de tendance rigoriste, et les Mah s mghika (Ceux de la Grande Assemblée), qui défendaient les thèses nouvelles et adoptaient une attitude laxiste. Plusieurs auteurs ont voulu confondre ce concile avec le suivant, le deuxième concile de P taliputra.À la suite de la générosité de l’empereur A ごoka Maurya pour la communauté bouddhique, celle-ci fut envahie par de nombreux éléments troubles, adeptes d’autres confessions et véritables parasites. Des discussions incessantes s’élèvent sur des points de doctrine. Le groupe le plus structuré dans le camp des novateurs est celui des Sarv stiv din, qui tiennent pour l’existence simultanée des trois temps (passé, présent et futur) et qui s’opposent aux orthodoxes Vibhajyav din (partisans de la distinction), conduits par Moggaliputta Tissa. Ces derniers auraient, pendant sept ans, refusé de célébrer la cérémonie de l’uposatha (marquée par le jeûne et la confession publique) avec les hétérodoxes. A ごoka veut ramener la concorde dans la communauté et donne l’ordre de célébrer l’uposatha. Les Vibhajyav din refusent de se joindre aux autres et quelques-uns, dont le frère du roi, se font massacrer. Pour régler l’affaire, A ごoka réunit une assemblée et, après avoir écouté les arguments des uns et des autres, donne raison aux Vibhajyav din. Les Sarv stiv din sont condamnés à quitter les ordres. Ils quittent en masse le Magadha et se réfugient au Cachemire. Quelques-uns restent cachés dans le pays. Après ces événements, Moggaliputta Tissa réunit à P taliputra un synode, au cours duquel il procède à la révision du Canon et ébauche la rédaction du Kath vatthu, ouvrage de polémique contre les hérésies. Il envoie aussi des missions dans toutes les directions.Le concile du Cachemire, assemblée particulière aux Sarv stiv din, se tint à la suite d’une invitation de l’empereur Kani ごka. Le récit qui en fut fait semble calqué sur l’histoire du concile de R jagriha: même nombre de moines (cinq cents); même traitement infligé au principal acteur, Vasumitra, qui se voit d’abord mis en question comme nanda, pour accéder ensuite à la présidence de l’assemblée. Des commentaires, chacun en cent mille ごloka, auraient été composés pour chacun des trois pitaka . La version sanskrite du Mah vibh ご , qui commente l’Abhidharma est perdue, mais le texte nous est parvenu dans sa traduction chinoise. La légende veut que tous ces écrits aient été, sur l’initiative du pieux Kani ごka, gravés sur des plaques de cuivre et enfermés dans des boîtes mises en sûreté dans un st pa.Le concile de l’Aluvih ra se tint au début du règne de Vattag mani Abhaya, roi de Ceylan. Le pays était alors ravagé par la guerre et la famine. Beaucoup de moines émigrèrent sur le continent. Ceux qui restèrent parvinrent à préserver le Tipitaka dans son intégralité, mais une controverse s’éleva entre eux sur la question de savoir si la pratique était supérieure à la science. Après de longues discussions, les Dhammakathika, partisans de la primauté de la science, l’emportèrent. Pour consacrer cet événement, les moines mirent par écrit l’ensemble des connaissances qu’ils se transmettaient, c’est-à-dire le Tipitaka (entre \BOUDDHIQUES (CONCILES) 35 et \BOUDDHIQUES (CONCILES) 32). D’autre part, une première récitation du vinaya avait eu lieu au Th p r ma d’Anur dhapura, sous la présidence de Mah rittha, après la mort de Mahinda.Le concile de Lhasa fut organisé au VIIIe siècle par le roi Khri-sro face="EU Updot" 臘 lde-bcan; il mettait en présence Kamla ご 稜la, un Indien adepte de l’école gradualiste, et le Chinois Mah y na, qui défendait les thèses du subitisme. Mah y na, vaincu, fut chassé du pays et sa doctrine interdite au Tibet.
Encyclopédie Universelle. 2012.